9.2.3 trapassato prossimo (le plus-que-parfait)

Il trapassato prossimo correspond au plus-que-parfait français. En pratique il n' y aucune différence entre le trapassato prossimo et le plus-que-parfait. C´est le temps le plus simple et est utilisé de la même façon dans toutes les langues. Il y a cependant un problème, puisque dans toutes les grammaire de toutes les langues il est mal expliqué. Vous trouverez partout des définitions de ce gendre:

Le plus-que-parfait exprime un fait accompli qui eu lieu avant un autre fait dans le passé, quel que soit le délai écoulé entre les deux faits.

Elle avait écrit sa lettre quand sa mère entra.

Nouvelle Grammaire française, troisième edition, André Goose, page 284

Dans n' importe quelle langue et dans n' importe quelle grammaire on le décrit toujours de cette manière: on dit qu' avec le plus-que-parfait ont décrit des évènements qui se sont déroulés dans le passé avant un autre évènement dans le passé. Cela n' est pas faux, mais cela ne veut rien dire. Si nous avons des évènements qui se succèdent, il est logique qu' il y ait toujours un évènement qui s' est déroulé avant un autre.

Il entra, demanda quelque chose à manger, le mangea, paya et s' en alla.

Il est évident que l' action d' entrer s' était déroulée avant de demander quelque chose à manger, que l' action de demander quelque chose à manger s' était déroulée avant de manger....., mais nous ne voyons aucune nécessité d´ utiliser le plus-que-parfait. La question qui se pose est donc celle-ci: Quand a-t-on besoin du plus-que-parfait?

1)   On doit utiliser le trapassato prossimo / le plus-que-parfait si les évènements ne sont pas racontés dans
l' ordre chronologique correcte.
  a) Ils furent obligés de laisser la voiture, la boîte de vitesse s' était cassée.
  b) Ils furent obligés de laisser la voiture, la boîte de vitesse se cassa.

Dans ce cas, il faut faire usage de la force sémantique du plus-que-parfait. Nous entendons par force sémantique le fait que le plus-que-parfait peut exprimer des choses que l´on décrit dans d' autres circonstances avec un adverbe ou un complément circonstanciel. La phrase b) est absurde, puisqu' on suppose que la voiture était tombée en panne après qu' ils l'aient laissée. En utilisant le passé simple on suppose qu' il s' agit d' une chaîne d´évènements, ce qui n' est pas le cas ici.

2)   Il faut utiliser le plus-que-parfait si une action est la conséquence logique d' une autre action.
  a) Sa voiture était tombée en panne, de sorte qu' il a été (fut) obligé de l' abandonner.
  b) Sa voiture est tombée (tomba) en panne, de sorte qu' il a été (fut) obligé de l' abandonner.

Ici on raconte les évènements dans l' ordre chronologique correct, le passé composé (passé simple) n' est pas possible. Le phénomène est un peu curieux. Logiquement, cela devrait être possible. Le passé simple (ou le passé composé dans le français standard d' aujourd' hui) décrit un évènement achevé dans un temps révolu. C´est le cas dans cet exemple. Mais cela est vrai seulement s´ il n' y a pas de relation logique, s' il s' agit seulement d´ évènements qui se suivent sans qu' il y ait une relation logique et un évènement est la conséquence logique d' un autre, ce qui est le cas ici. Ce qui est important ce n' est pas le fait qu' une action se déroule avant une autre, mais le fait que la seconde action soit la conséquence logique de la première.
L´ important ce n' est pas la chronologie, mais la conséquence logique qui existe entre ces deux actions. (Et bien évidemment, on ne peut pas construire avec l' imparfait. Avec l' imparfait la phrase serait drôle: Sa voiture tombait en panne, de sorte qu' il a été obligé de l' abandonner.)

3)   Il faut utiliser le plus-que-parfait s´ il s' agit d' un évènement achévé avant un autre évènement du passé et le fait qu' il soit terminé est le point central de la phrase.
  a) Il avait déjà écrit la lettre, mais il ne l' a pas envoyée.
b) Il a écrit la lettre, mais il ne l' a pas envoyée.

Ce cas est pareil au précédent.

4)   Il faut utiliser le plus-que-parfait si le point central de la phrase est le fait qu' une action n' a pas été achevée.
  a) Il n' avait pas lu le livre, mais il en parla comme s' il l' avait lu.
  b) Il ne lut pas le livre, mais il en parla comme s' il l´eu lu

Il est évident que seule la phrase a) est correcte. Le point central est le fait qu' il n' avait pas lu le livre, il ne peut donc rien dire là-dessus. En théorie on pourrait construire aussi avec l' imparfait (Il ne lisait pas le livre, mais il en parlait comme s' il le lisait), mais ce serait moins plausible. Avec l' imparfait il y a deux actions qui se déroulent simultanément, ne pas lire le livre et en parler. Il peut y avoir une situation comme celle-ci, mais elle est moins plausible.




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